Croire au mythe équilibre vie privée vie professionnelle…..Dans son livre «A toutes ces filles sympas qui sabotent leur carrière » (j’y ai consacré un post), Loïs P. Frankel nous met en garde contre ce piège n°44. Et quel piège! Un des plus redoutables selon moi….. Je me souviens d’avoir lu et relu plusieurs fois ce chapitre…..
Et pour cause : cela fait maintenant quelques années,que malgré moi, je suis devenue une funambule. J’expérimente cette notion d’équilibre vie privée/vie pro….Mon nouveau défi au quotidien est de traverser ce fil si ténu, si fin qui sépare notre vie personnelle de la professionnelle sans tomber dans le vide. En gros, sans craquer et sans devenir l’héroïne d’un mauvais remake de « Femmes au bord de la crise de nerfs » de Pedro Almodovar.
Pourtant à y croire les médias, internet ainsi que tous ces magazines qui nous balancent des portraits de wonder women ou de jeunes entrepreneurs devenus multimillionnaires, il est tout à fait jouable d’avoir des journées de boulot intenses, d’accompagner ses enfants à leurs 10000 activités et de terminer sa soirée sur les dancefloors avec des pas de salsa endiablée. Bon, allez , si on éprouve un petit coup de mou, quelques vitamines devraient nous remettre rapidement en forme pour le lendemain. Non ? Ce n’est pas ça la promesse ?
OK, j’arrête de me moquer des rêves que la télé veut nous vendre. Revenons à la vraie vie. Vous savez, cette vie où on a l’impression que nos journées de 24h ne suffisent jamais.
Justement…..Depuis que j’ai commencé cette fabuleuse aventure du blogging, je donne quelques (je dirais même plusieurs) coups de canif au contrat passé avec mon système de valeurs. Ironie du sort, devinez qui est dans mon top 3 ? EQUILIBRE VIE PRIVEE/ VIE PRO. Dans la liste des 100 valeurs, je l’ai souligné, surligné en fluo pour me promettre de ne plus jamais la compromettre. Sur ce coup, je ne peux pas vraiment dire que je suis loyale.
Tout ceci me ramène à un tas de réflexions : Loïs Frankel aurait-elle raison ? L’équilibre vie privée/ vie pro serait-il le Saint Graal de toute femme active ? Doit-on choisir et sacrifier sa vie personnelle si on veut avoir une carrière riche et à la hauteur de ses espérances ? (pourtant je l’ai déjà vécu dans une vie antérieure sans satisfaction en fin de compte)
Et à l’inverse, si on veut profiter pleinement de sa vie personnelle, doit-on se contenter de se comporter en une simple employée qui ne preste pas une minute de plus lorsqu’il est 17h et étouffer ses rêves d’entreprenariat, de création, qui, soyons honnêtes, demandent un investissement important de soi ?
Moi qui à mon tour veux tenter l’aventure de l’entreprenariat, je ne peux m’empêcher de m’identifier à tous ceux et celles qui développent, après leurs heures de bureau, une activité complémentaire, flirtent-ils aussi avec cette notion de sacrifice ? Impossible de ne pas non plus penser aux entrepreneur(e)s à temps plein et leurs 10 jours maximum de vacances par an (si ils ne veulent pas ruiner leur business; c’est ce que dit la légende urbaine à leur sujet)
Et bien sûr, qui dit questionnements, dit arrivage massifs de doutes…..Je ne vous révèle pas un scoop si je vous annonce que j’ai envie de développer mon blog. Vous l’avez compris, ce blog, ce n’est pas le blog du dimanche même si il trouve son origine dans une démarche personnelle. Derrière cette plateforme, se cache un projet. Or pour mon projet, j’ai besoin de temps, d’avoir les idées nettes « Brilliant Things happen in Calm Minds » comme le murmure la voix suave de mon application de méditation. Mais, travailler de 9h à 17h30 en tant que salariée, puis se transformer en fée du logis avec mention cuisinière (car oui, au passage je fais aussi exploser le mythe de la célibataire trentenaire égoïste qui ne vit que pour elle et qui se nourrit exclusivement de repas « Come a casa ») et terminer ses journées à faire du réseautage , à écrire des articles sur son pc, à retranscrire les témoignages ainsi qu'améliorer la partie technique de son site jusque passé minuit….ça devient, comment vous dire? Ereintant de tout mener de front!
Alors, tout ceci commence à empiéter sur ma vie personnelle. Les voix criardes de mes frustrations se font de plus en plus entendre ( en même temps, Loïs m’avait prévenue !)
Je fais semblant de ne plus apercevoir mes chaussures de jogging qui meurent d’envie que je les sorte, je fais mine de ne pas croiser le regard de cette affiche des Bozar plaquardée partout en ville qui me rappelle une expo à ne pas manquer, je repousse sans cesse ma sociabilisation du côté de Flagey le samedi soir et mes amis sont à deux doigts de me rayer de leur liste de contacts.
Dans une période relativement courte, je le sens, je vais être au pied du mur, je vais devoir faire des choix pour rééquilibrer la balance sans pour autant renoncer à mes objectifs….
Et toc toc toc, qui fait sa splendide entrée à ce moment précis? L’arrivage massif de doutes accompagné de ses terribles chuchotements : « Serait-ce judicieux de basculer dans un horaire 4/5 ou mi-temps ? ». « Mais comment mon employeur va-t-il le percevoir ? l’acceptera-t-il ? » « Oui mais, j’ai lu aussi qu’en étant en régime partiel, la quantité de boulot ne diminuait pas vraiment, qu’il existe un risque réel de surcharge au travail ». « Et si je tentais une pause carrière ? ne fût-ce que pour une année ? ». « Oui et passé ce délai, serais-je réintégrée comme avant dans mon entreprise ? Est-ce que je ne risque pas d’être mise sur une voie de garage ? ». « Ou alors tant pis, la vie est trop précieuse comparée à un projet, je prends tout mon temps même si ce dernier doit naitre dans 10ans, pour calmer mon impatience, je n'aurai qu'à suivre des cours de méditation en accéléré ».
STOP à ces petites voies sournoises qui veulent saboter mes plans et aux pensées limitantes. Je vous rappelle ou plutôt je me rappelle qu’Elles ont osé entreprendre est un blog pour les femmes qui prennent leur vie professionnelle en main et qui sont dans l’action.
Alors, aujourd’hui, via ce post, je lance un appel national à nos consœurs équilibristes expérimentées pour échanger leurs tuyaux avec les funambules juniors ou maladroites. Comment concilier vie privée et vie professionnelle? Comment lancer une activité, entreprendre une reconversion sans s’écorcher ? Comment éviter qu’une aventure qui nous passionne ne se transforme en cauchemar ? Comment ne pas se sentir dépassée et être dégoûtée au point d’abandonner ses rêves ?
Faut-il déléguer ? Etre moins perfectionniste ? Organiser ses activités et horaires via une timesheet ? Prioriser les actions de sa to do list à l’aide d’une matrice d’Eisenhower ? Accepter que Rome ne s’est pas construite en un jour ?
On attend avec impatience vos astuces ! Qui sait ? Vos réponses feront peut-être l’objet d’un nouveau post….
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