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Photo du rédacteurpar Nilay Inmeler

Pourquoi j'ai décidé de réduire mon temps plein pour une activité qui me rapporte...0 euro?!

Dernière mise à jour : 25 mai 2019



la décision


Qu’est-ce que tu viens de faire ? Stop
Te rends-tu compte que tu viens de demander à ton chef de  passer en mi-temps pour une activité qui ne te rapporte rien ? Stop
Que crois-tu qu’il va se passer dans un an ? Ils vont te mettre sur une voie de garage. Stop
Tes collègues vont te considérer comme une renégate, une lâcheuse. Stop
Tu crois quoi ? Redescends sur terre ma fille, ton projet ne mènera à rien. Stop
Au lieu de courir après des chimères, tu aurais pu évoluer dans ton métier. Stop

J’ai du mal à le croire : en moins de 10 minutes, mon manager a accepté sans rechigner ma demande de passer en mi-temps. Mais voilà , à peine je quitte la pièce, mon cerveau m’envoie sans aucune pitié ce télégramme express.

Oui, que venais-je de faire ? Moi, Nilay, la salariée exemplaire depuis 14 ans ?

Prise de panique, je me jette sur mon portable et j’appelle une amie qui vient de se lancer en indépendante totale ! Je veux trouver du réconfort, j’ai envie d’entendre que c’est la meilleure initiative pour moi.

Pourtant, ma décision n'a pas été prise sur un coup de tête. J’ai tout mesuré, calculé, élaboré step by step les prochaines étapes de mon odyssée. J'étais déterminée comme jamais à poursuivre mes projets sans pour autant me transformer en cette funambule maladroite.( le  fameux équilibre vie privée/ vie pro, j'en parle dans ce post).

Tellement déterminée que mon entourage n’a pas eu le courage de m’en dissuader.

Et oui, je ne pensais pas que ça arriverait à Nilay, cette femme sensible aux opinions de ces proches.


Parlons de ce fameux entourage ou plutôt leurs réactions


1. "Money Money Money"


Bien sûr , je m’ attendais à ces considérations financières mais j’ignorais que mon entourage avait intégré une troupe pour chanter en cœur et surtout bien fort une reprise du fameux

« Money, Money, Money » de Abba…..

Personne ne s’inquiète si ce mi-temps va être suffisant pour développer mon projet, personne ne me demande si cette réduction de temps plein ne risque d’augmenter ma charge de travail.

Non, la 1ère question qui revient sur toutes les lèvres :"tu vas t’en sortir financièrement?"


Alors, inlassablement, je réponds

  • oui, j’ai mesuré l’impact financier

  • oui, j’ai fait mes comptes

  • oui j’ai fait une analyse de risques vu mon profil « risk averse »

  • oui, il y aura probablement certains désirs à mettre de côté

  • oui, économiser pour espérer acheter un petit 40m2 à Bruxelles, c’est pas pour maintenant

  • oui, je croise les doigts pour que ma voiture de 10 ans ne me lâche pas un jour en route.


2. "C’est normal, quand tu rentres chez toi, tu t’ennuies, tu as besoin de combler un vide. Moi je m’occupe de mes enfants "


Le cliché de la bourgeoise sans enfant dans toute sa splendeur. Celle qui a ce luxe de s'inventer de nouvelles occupations pour combler ses temps libres. Cela aussi je dois l’essuyer. Quelle réaction montrer à ces remarques ? Je dis simplement « No comment ». Mon énergie ; j’en ai besoin et je ne peux me permettre de la gaspiller à essayer de rallier les plus incrédules à ma cause.


3. "Et après un an, si ton projet n’aboutit pas, ce sera un aveu d’échec, non ?"


La phrase qui fait mal, la phrase qui touche, la phrase qui relance le télégramme express de mon cerveau.

Et so what ? oui, honnêtement, et alors ? Si je n’arrive pas, malgré mes efforts, à atteindre mes objectifs, aurai-je réellement tout raté ? Ce blog ne m’aurait rien apporté ? Je reprendrai le chemin de mon temps plein la tête baissée et devrai subir le regard « on t’avait prévenue » de mes collègues qui m’attendent au tournant ?

Je ne crois pas….


Justement, parlons de ce blog et de tous ces écrits qui me rapportent….0 euro !


Ce blog démarré en mode "Side-project"est avant tout mon espace créatif et d’apprentissage. Et quel apprentissage, si je devais le dessiner il s’apparenterait à une courbe exponentielle……Depuis le début de sa création, je le clame haut et fort :il est mon fil d’Ariane, il fait partie intégrante de mon processus de reconversion. Je peux vous dire que je ne suis pas déçue. Chaque jour je découvre de nouvelles choses, j’apprends énormément sur les différentes facettes de l’entrepreneuriat, je m’émerveille aux nouveaux métiers du web. En l’espace de 6 mois, mon vocabulaire a intégré de nouveaux mots : SEO, inbound marketing, search console, taux de rebond, brand content, mailchimp. Ça c’est pour la partie compétences « techniques » mais je prends également conscience que porter un projet ( je ne me définis pas encore comme entrepreneure) est une véritable aventure humaine.


On m’a dit :

« C’est dur » : je confirme

« Tu vas t’endormir et te réveiller avec ton projet » : je confirme

«Une reconversion professionnelle, ce sont des montagnes russes émotionnelles»: je confirme

« Tu vas souvent te sentir seule et incomprise » : oh que oui !….je confirme

« Tu vas avoir des doutes » : je confirme


Mais alors, pourquoi me suis-je engagée dans cette voie ? Pourquoi passer autant de temps à créer du contenu,à sortir de sa zone de confort, à vivre des remous intérieurs pour ne gagner aucun sous ?

Bon après 4 minutes de lecture, il est grand temps de vous l’avouer, derrière ce blog, se cache un projet.


Bon, tu nous parles de ce projet ?


5 février 2014, un jour de milieu de semaine. Un jour comme les autres où la routine quotidienne m'attend. Pas vraiment... Ma vie professionnelle bascule en cette date. Le verdict de mon médecin tombe tel un couperet : je suis en burn-out profond. Je me suis rendue malade à cause d’un boulot ou plutôt pour un boulot.

Je ne l’accepte pas mais je deviens malgré moi l’héroïne d’un film dramatique de mauvais goût. Physiquement, mes batteries sont déchargées. Quant à mon moral, il se situe au même niveau que la Fosse des Mariannes. Pour me guérir de mes maux de tête et de mon état, on me prescrit des antidépresseurs. Mes proches veulent m’aider mais ne savent pas s’y prendre, on dit de moi « Nilay fait une dépression ». Je m’allonge alors sur le divan du psychologue et de l’acupuncteur pour éviter de me droguer aux médicaments. Pendant tout ce temps, mon employeur ne me lâche pas, il veut faire revenir son employée travailleuse et dévouée. Il va jusqu'à me faire livrer un très joli bouquet à la maison . Je me sens sous pression, je ne vais vraiment pas bien. Le pilier de mon existence, ma valeur centrale, aka le travail vient de s'écrouler. Je suis anéantie : ma carrière professionnelle est foutue.

Finalement, entre l’entreprise et moi, le contrat sera rompu. Mais le film ne se termine pas ici par un happy end. Il me faudra deux années pour me retaper et retrouver un emploi.

Nous sommes en 2016. Ça y est, le happy end tant espéré est enfin là et un nouveau chapitre débute : je retravaille de nouveau. Cependant, et je ne l'ai pas pris en considération mais certains paramètres ont changé: ma relation au monde du travail ,ma relation avec mon corps, mes limites.  En somme, ma relation à la vie n’est plus du tout la même.

A ce moment là, je pose un autre regard ,  le réel questionnement commence. Et si j’ouvrais une autre porte ? Et si je me retraçais un tout nouveau chemin selon mes réelles aspirations ?

Ce nouveau chemin c’est la création et l’écriture. Voilà, je vous l’annonce : j’écris un témoignage sur mon burn-out, sur cet événement qui a fait basculer ma vie comme jamais. J'y raconte toutes les étapes par lesquelles je suis passée, toutes les douleurs physiques et toutes les émotions ressenties: de la tristesse à la colère mais aussi la honte. La honte de n'avoir pu dire  ‘j’ai fait un burn-out’. Oui, car c’est bien connu, selon la croyance populaire, cela touche les plus faibles et les plus fragiles d’entre-nous. J'y décris également l’absurdité de la situation dans laquelle je me suis retrouvée. Et d'une certaine manière, je dénonce le manque de structures officielles accompagnantes pour toutes celles et ceux qui se sont consumés pour un job. Je ne sais pas si les choses ont changé depuis 2014, mais à l'époque, je me suis sentie très seule et démunie. ( L'année dernière, j'ai entendu dire que le gouvernement allait mettre un projet pilote en route pour aider les travailleurs malades de longue durée à réintégrer leurs entreprises, quid de cette initiative??)

Mais ma principale motivation pour ce projet : je veux refermer une page de mon existence sereinement. Le deuxième leitmotiv: j'aimerais être une lampe de poche. Loin de moi, l'idée de remplacer un psy ou un spécialiste, je ne compte pas mettre sur le marché la méthode ultime pour sortir d'un épuisement professionnel. Ce n'est pas mon objectif. J'espère juste redonner espoir à toutes ces femmes et hommes victimes d’un burn-out. Ma mission sera véritablement accomplie si à travers mon récit ils se retrouvent.  Cela peut sembler très naïf mais malgré la traversée d’un long tunnel sombre, la lumière finit toujours par apparaître. C'est cela que je veux leur montrer.


Je vous avoue, j’ai longuement hésité avant d’écrire ce post très personnel, j'ai du mal à me dévoiler. Mais je devais être honnête avec vous, vous qui contribuez à faire grandir jour après jour Elles ont osé entreprendre!, je vous devais une explication sur sa véritable genèse.

Au début de mes démarches de reconversion, j’ai songé au coaching. Je voulais me former et aider les personnes à se retrouver professionnellement. Puis au fur et à mesure de ma réflexion, l’idée du blog et l’auto édition de mon témoignage se sont imposés comme une évidence. Les deux sont liés et ils vont m’ouvrir une fenêtre sur le champs de tous les possibles.

Bien sûr, j’aurais pu créer un blog sur la thématique du burn-out. A la place, j’ai préféré créer une initiative qui met en mouvement et questionne nos vies professionnelles.

Qu’on ne s’y méprenne pas, je ne pousse pas les personnes à se réaliser uniquement professionnellement, je n’incite pas non plus les femmes à trouver le bonheur seulement à travers leur job. Par contre, je milite pour qu’aucune consoeur (et confrère aussi) ne se sente coincée dans son boulot. Ce média que vous m’aidez à construire veut inspirer, motiver, donner du courage, bousculer. Il veut montrer qu’un panel de possibilités existent. Non, les success stories n'appartiennent pas qu'aux autres. Non, il ne faut pas être bénie des dieux pour tenter une aventure entrepreneuriale ou une reconversion professionnelle.

Mon souhait le plus cher? Lorsqu'une femme quitte son boulot après 18h, qu'elle rentre exténuée chez elle avec ce ras-le-bol généralisé....et bien avant d'aller se coucher, elle se connecte au blog , lise un ou plusieurs articles, retrouve le sourire et se dise "ok, je ne me décourage pas, des solutions existent, je peux construire une vie pro qui me ressemble". 


Vous savez tout maintenant de mes réelles aspirations et de mes objectifs: l'auto-édition de mon livre, transformer ce blog en un média...

Je termine habituellement mes posts par une question. Aujourd’hui, je n’ai pas de question. Je vous demanderai juste de relayer cette publication à des personnes qui en auraient besoin.


Je vous remercie très sincèrement d’avoir pris le temps d’avoir lu jusqu’au bout……


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